Côte d'Or la bien-nommée
La saison des vendanges approche, témoin ces jolies grappes juste en face du rucher...
Le Bien Public annonce les proches vendanges en sa "une"
LE BIEN PUBLIC
septembre 2009
Mardi 1
02VENDANGES.
Elles ont commencé hier très localement et très partiellementPremiers coups
de sécateur en guise de ban
Ban.
correspondait au début de la récolte.
Le ban des vendanges, instauré par les seigneurs,Réfractomètre.
pour mesurer les sucres des moûts de raisin.
C’est un appareil utiliséL
jadis donné par le
préfet de Côte-d’Or
et instauré par les seigneurs
pour contrôler les récoltes,
n’a plus de raison d’être. Aujourd’hui,
il appartient au vigneron
de choisir le moment
approprié pour vendanger
ses parcelles. Une condition
toutefois s’impose, celle
d’avoir le degré minimum
imposé par la législation.
C’est ainsi qu’André Porcheret,
vigneron à Monthelie,
et propriétaire d’une microparcelle
(1 are 56 ca) de
Musigny, a décidé de vendanger
sa vigne, hier matin,
sous un soleil de plomb.
e ban des vendanges,Le moment idéal
« Il y a 156 pieds (plantés
en paisseaux) superbement
exposés. Chouchoutée par
de vrais professionnels, la vigne
a bénéficié d’un ensoleillement
généreux et le rapport
sucre acidité est au
top », explique André Porcheret,
l’heureux détenteur
de ce petit coin de paradis
qui souligne : « C’est le moment
idéal pour encuver
avant que les raisins ne flétrissent,
ou que les prédateurs
(humains ou animaux)
n’amputent la récolte de précieuses
grappes. » En effet,
suivant les années, cette parcelle
donne l’équivalent de
35 à 70 bouteilles, voire aucune
quand les
conditions climatiques ont
été catastrophiques.
« Comment peut-on faire
cuver une centaine de kilos
de raisins et dans quel récipient
? Eh bien, j’invite les
curieux à venir voir au domaine.
Faire une microvinification,
ça se fait et sans alchimie
», tempête le barbu
qui a du mal à avaler de vilaines
critiques quant à sa
philosophie du vin.
L’oeil dans le réfractomètre,
le maître des lieux annonce
un 12°. Il goûte une baie et
observe les pépins. Ils sont
de couleur marron, signe
d’un mûrissement impeccable.
« C’est bien »,
dit-il en opinant du chef.
Il aura fallu à peine
deux heures pour remplir les
caisses. Parmi les grappes,
belles et saines, parmi celles
qui ont doré près du grand
mur de pierre surplombant
la parcelle, quelques-unes
sont déjà « figuées », signe
d’une maturité déjà dépassée.
Précocité, qualité
Assurément, le millésime
2009 aura la particularité
d’être précoce. D’ailleurs, le
déroulement de la fleur de la
vigne, qui a eu lieu autour du
1
d’une vendange avancée, la
récolte étant en général prévue
une centaine de jours
après la fleur.
A présent, chaque vigneron
va devoir prendre ses
responsabilités, avec l’aide, le
cas échéant, des organismes
techniques, et définir le
meilleur moment pour leur
récolte. Un dilemme toujours
aussi stressant pour les
hommes du vin.
Et si le piège de ce millésime
était la surmaturité
pour ceux qui vendangeraient
trop tard ? Comme…
en 2003. Fermez le ban !
er juin, était annonciateurGILLES MATHIEU
g.mathieu@lebienpublic.fr
Hier, dans une microparcelle
de Musigny, les premiers
coups de sécateur
ont été donnés sur la côte
de Nuits. Ouvrez le ban !
Un début encourageant qui annonce une belle récolte.
Photos Gilles MathieuTout est requis
pour que cette
microparcelle
soit vendangée.
Les vendangeurs sont souvent des fidèles
Les vendangeurs sont souvent des fidèles et reviennent plusieurs
années de suite. Le recrutement se fait souvent par
bouche à oreille. Mais aujourd’hui, les fournisseurs principaux
des domaines sont le Pôle emploi et les agences d’intérim.
« Nos vendangeurs sont recrutés par le Pôle emploi »,
confie André Porcheret. « Au domaine Latour à Aloxe-Corton,
on est satisfait de la fidélité des saisonniers. En effet, 75%d’entre
eux reviennent d’une année sur l’autre. Pour la campagne
2009, le salaire horaire du vendangeur est de 8,82 € brut. »
I
conditions climatologiques
perdurent sur les côtes
de Beaune et Nuits-
Saint-Georges encore
quelque 15 jours, on se dirigerait
vers un bon, voire
un très bon millésime
comme souvent les années
en 9 l’ont été, notamment
1929, 1959, 1989 et 1999.
« Tout est réuni pour faire
un grand millésime », confiait
avec certitude, il y a
deux semaines, Denis
Fetzmann, le directeur du
domaine Louis Latour à
Aloxe-Corton. Son adjoint,
Boris Champy,
abonde dans ce sens,
preuves à l’appui.
« La qualité devrait être
au rendez-vous car nous
constatons une homogénéité
dans les degrés.
Ceux-ci ne dépassent pas
0,5° en négatif ou en positif,
dans les différentes parcelles
», confie le professionnel
qui, deux fois par
semaine, effectue des prélèvements
et des analyses
afin de parfaire le suivi
phénologique de la vigne.
« Nous estimons pour
notre part commencer
vers le 10 septembre, si les
conditions climatiques ne
se dégradent pas », conclut
le technicien qui prévoit
un millésime de
grande qualité.Toutefois, il
faudra encore attendre la
fin des vinifications pour
plus de précisions.
BORIS CHAMPY
Directeur adjoint au domaine
Louis Latour à Aloxe-Corton
L’EXPERT
Grande qualité
ÉVÉNEMENT
CÔTE-D’OR